Comment créer sa marque cosmétique ?
Vous avez une idée, et vous souhaitez créer un produit cosmétique ou vous avez déjà une marque, et vous souhaitez investir le marché de la cosmétique ?
Bref, vous êtes un nouvel acteur du domaine et vous ne savez pas comment vous y prendre ?
Nul besoin de connaissances préalables, nous vous expliquons simplement mais avec rigueur quel chemin suivre pour réussir la mise sur le marché de vos produits !
Le seul impératif : être impliqué dans la cosmétique responsable, c’est-à-dire avec un impact environnemental minimal.
Pour en savoir plus, vous pouvez télécharger notre livre blanc : Créer sa marque cosmétique. Vous saurez comment choisir un laboratoire pour vous accompagner efficacement.
1. Qu’est-ce qu’un produit cosmétique ?
Avant toute chose, il est important de se mettre d’accord sur les termes, car ils ont des conséquences réglementaires. Vous pourrez trouver toutes les informations nécessaires sur le site de l‘ASNM.
La mise sur le marché d’un produit cosmétique impose de respecter un certain nombre d’étapes, en particulier la réalisation d’un dossier cosmétique comportant un Dossier Information Produit (DIP) validé par un toxicologue.
Définition selon l’Union Européenne
En France, c’est le Règlement européen 1223/2009 relatifs aux produits cosmétiques, qui définit ce qu’on entend par “produit cosmétique”:
“Toute substance ou tout mélange destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaire, ongles, lèvres et organes génitaux externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles”.
Encadré : Lexique
Laboratoire : il s’agit de la structure qui assure la conception et (souvent) la fabrication du produit cosmétique. Il doit être déclaré à l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) et respecter les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF).
Marque : C’est elle assure la promotion et la commercialisation du produit cosmétique.
Personne responsable : C’est l’entité (personne physique ou morale) qui assure la mise sur le marché du produit. En général, c’est la marque qui est la personne responsable.
Dossier cosmétique : Dossier à rédaction obligatoire qui n’est pas communiqué aux autorités, mais qui doit être tenu à leur disposition par la marque.
Toxicologue : Professionnel hautement qualifié (il est titulaire d’un doctorat) qui rédige et valide tout ou partie du dossier cosmétique.
Conséquence concrète
Il découle de cette définition qu’un produit cosmétique :
- Doit s’appliquer sur une peau saine : impossible de dire qu’un produit cosmétique a une action cicatrisante par exemple, car cela impliquerait que la peau au départ était lésée.
- Ne doit pas revendiquer un passage dans le sang : de façon générale, un produit cosmétique doit agir essentiellement au niveau de l’épiderme, et non dans le derme qui est très vascularisé et risquerait de donner lieu à un passage d’actifs dans le sang.
- Ne doit pas revendiquer d’action thérapeutique : impossible d’utiliser des mots du vocabulaire médical (anti-inflammatoire, circulatoire, articulaire… sont des mots interdits lorsqu’on souhaite donner des propriétés à un produit cosmétique).
Produit cosmétique et formulation
Il faut donc différencier (Figure 1) :
- Le produit cosmétique : c’est le produit fini, mis au contact de la peau du consommateur final. Nos déodorants, shampoings, gels douches ou savons sont des produits cosmétiques.
- L’ingrédient: il entre dans la composition d’un produit cosmétique. Par exemple, l’huile végétale de jojoba, l’eau ou le tocophérol sont des ingrédients cosmétiques.
Il convient donc, avant toute chose, de s’assurer que le produit corresponde bien à ces éléments, sous peine de voir son dossier rejeté par le toxicologue en charge de sa validation.
Dans le domaine de la santé, d’autres catégories de produits existent. Nous vous proposons de balayer toutes ces catégories afin de mieux cerner la diversité des offres possibles.
Figure 1 : Composition d’un produit cosmétique
Les autres catégories de réglementation
Pour certains produits, la catégorie peut être délicate à identifier. Par exemple, un produit destiné à être utilisé en tant que lubrifiant accompagnant un préservatif est forcément un dispositif médical. En revanche, le même produit proposé en tant que « confort de la vulve » peut être considéré comme un produit cosmétique.
Tout produit mis sur le marché européen doit appartenir à une catégorie donnée. De manière très schématique, on peut classer les produits présents sur le marché dans le domaine de soin dans 4 catégories :
- Les produits cosmétiques : nous venons de les présenter de manière précise.
- Les compléments alimentaires : ce sont des vitamines, des minéraux ou des concentrés de nutriments, avec des propriétés de maintien de la santé, sans but thérapeutique. Ils sont composés d’ingrédients actifs et d’excipients.
- Les dispositifs médicaux: ils peuvent être utilisés en cas de problèmes de santé, mais utilisent des substances n’entrant pas dans le cadre des médicaments. Ils accompagnent l’utilisation des médicaments dans un cadre thérapeutique. Ils sont soumis à une déclaration préalable à la mise sur le marché. L’étiquette porte la mention CE, caractéristique des dispositifs médicaux.
- Les médicaments : ils ont une propriété thérapeutique évaluée dans un dossier fourni par le fabriquant et sanctionné pour une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Ils sont composés de principes actifs et d’excipients.
Définition : L’excipient
Un excipient est une substance inerte, sans propriété particulière mais qui sert de support pour accueillir un autre ingrédient qui peut être un ingrédient actif pour un complément alimentaire, ou un principe actif pour un médicament. Le lactose est par exemple un excipient souvent utilisé.
2. Définir son projet avec le laboratoire cosmétique
Avant toute chose, il est important de bien définir son projet, sans se focaliser dans un premier temps sur la formule.
La bonne définition du projet nous permettra de concevoir ce qu’on appelle, dans le milieu cosmétique, le brief. Il s’agit d’un ensemble de questions qui montrent la réflexion derrière un projet et, d’une certaine manière, sa maturité. Voici quelques points sur lesquels il est important de réfléchir dès le départ.
La fonction du produit cosmétique
A quoi va servir mon produit ?
Par exemple, vous pouvez choisir de créer un sérum revitalisant pour stimuler la pousse des cheveux, ou un déodorant en poudre qui ne laisse pas de traces…
Bref, vous devez tout d’abord répondre à la question : « À quoi sert mon produit, dans quel but les consommateurs vont-ils l’acheter ? »
C’est un point absolument fondamental : voulez-vous lancer un sérum de pousse pour les cheveux, un gel pour cheveux texturés (type afro)… ? Dans tous les cas, nous pouvons vous accompagner dans votre projet.
Le type de produit cosmétique
Quelle forme aura mon produit ?
Avec l’avénement de nouvelles formes de produits cosmétiques, il devient important de réfléchir à la forme du produit. Voulez-vous vous lancer dans la cosmétique classique ? Anhydre (c’est-à-dire sans eau, comme la cosmétique solide ou en poudre) ? Classique ?
Chez CoReLab, nous sommes capables de vous accompagner dans toutes les formes de cosmétique.
Les nouvelles formes de produits cosmétiques
Cosmétique solide
La cosmétique solide est très démocratisée depuis quelques années. Elle présente de nombreux avantages, et dispose d’afficionados.
En général, les produits sont élaborés à chaud et coulés dans des moules en silicone, ce qui permet après démoulage de limiter les emballages polluants.
Cosmétique en poudre
C’est un courant assez nouveau et qui connaît une très forte croissance.
Il existe deux façons d’appréhender la poudre :
- Utilisation de la poudre libre directement sur le corps: on applique le produit sur la peau, sous la douche par exemple, et cela recrée le produit au moment de son utilisation.
- Reconstitution d’un produit en Do It Yourself: vous versez la poudre (soit libre soit sous forme de comprimés) dans un récipient, auquel vous ajoutez une quantité déterminée d’eau. Après reconstitution, le produit s’utilise comme un gel douche ou un shampoing classique.
Cosmétique classique
Formulée à base d’eau, elle est la plus connue des consommateurs. Souvent connue pour être peu écologique, il est en réalité possible de limiter l’impact de cette forme de cosmétique grâce à des astuces de formulation et de packaging.
Les éventuels éléments différenciants
Pourquoi le consommateur achèterait mon produit plutôt qu’un autre ?
Une fois que vous avez défini la fonction générale du produit, vous pourrez réfléchir aux arguments que vous mettrez en avant pour vous démarquer des autres produits. Par exemple, la présence d’un ingrédient clé issu de la flore africaine ou particulièrement innovant, la validation de l’efficacité du produit par votre communauté, une concentration en actifs supérieure à la normale ou une origine 100% naturelle…
Dans cette étape, sur laquelle nous pourrons naturellement vous accompagner, vous pourrez proposer quelques pistes au laboratoire qui va ensuite orienter son travail de formulation. Lorsque vous communiquez sur votre produit cosmétique, n’oubliez pas de vérifier que les éléments marketing soient bien en accord avec les recommandations de l’ARPP, que vous pourrez trouver ici.
La définition de la cible
Qui va acheter mon produit ?
Cette étape est très importante, car elle va constituer la base sur laquelle tout votre marketing va s’appuyer. Elle va également conditionner de nombreuses étapes : le positionnement tarifaire de votre produit, son réseau de distribution, les moyens de communication…
Il est important ici de dresser un portrait robot de votre consommateur lambda : âge, sexe, catégorie socio-professionnelle, habitudes de consommations, centres d’intérêt…
Tous ces éléments sont évidemment importants pour la communication autour de votre projet, mais cela influence aussi la formulation : les couleurs ou les odeurs choisies pour un produit destiné aux femmes de plus de 60 ans ne seront pas les mêmes que s’il est destiné à un adolescent.
Les réseaux de distribution
Comment vais-je distribuer mon produit ?
C’est un point de réflexion important qu’il convient d’aborder dès le départ car il va influencer, entre autres, des éléments clés de la formulation et du choix des emballages.
Par exemple, si vous souhaitez vendre en direct par internet, la marge est souvent plus importante que si vous multipliez les intermédiaires. Cela va donc influencer votre prix de vente final, et donc aussi le coût-formule que vous allez cibler.
Enfin, si vous optez pour une distribution en magasins bio, il faudra obtenir un label qui impose des contraintes en termes de composition du produit, et même parfois d’emballages.
Le prix cible
Combien vais-je vendre mon produit ?
Une fois votre réseau de distribution et votre cible définis, vous pourrez étudier le marché et faire une étude de la concurrence. Pour cela, vous pourrez répertorier les marques qui commercialisent un produit comparable au vôtre, sur une cible proche.
Ainsi, l’objectif de prix auquel vous souhaitez commercialiser votre produit sera défini (Figure 2).
Celui-ci est un élément clé, car il va conditionner le coût-formule, et donc le choix du packaging et des ingrédients.
Pour résumer il faut retenir que, connaissant la marge que vous souhaitez, le prix de vente au consommateur final va déterminer le prix auquel vous pourrez acheter votre produit au fabriquant. C’est ce prix que le chimiste-formulateur devra respecter.
Figure 2 : Calcul du prix de vente
3. Les étapes clés du projet : bien choisir son laboratoire
Une fois que votre réflexion a été menée sur la définition de votre projet, le laboratoire va lancer les étapes de travail de votre dossier et de formulation.
Je peux vous accompagner dans chacune de ces étapes, et nous sommes là pour vous aider à résoudre les questionnements qui se présenteront à vous (Figure 3).
Afin de mener à bien votre projet de lancement d’un produit cosmétique, plusieurs étapes sont nécessaires. Nous les avons regroupées en 3 phases, dont voici une présentation.
Il faut noter que le fonctionnement proposé ici n’est pas celui proposé par tous les laboratoires, mais par CoReLab. Nous avons choisi de présenter les étapes d’une manière simple et compréhensible par les nouveaux acteurs du secteur cosmétique.
Figure 3 : Les étapes de lancement d’un produit cosmétique
Le lancement d’un produit cosmétique est une aventure fabuleuse, extraordinairement motivante. Pour autant, ce projet revêt une certaine technicité et il est important de se faire accompagner de façon personnalisée pour gagner du temps, sortir un produit qui corresponde à vos critères, et respecter la réglementation. N’oubliez pas qu’en tant que personne responsable, c’est vous qui répondrez aux autorités en cas de non-conformités !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à télécharger notre livre blanc : c’est gratuit, et c’est très informatif !
Liens utiles :
Répression des fraudes : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/cosmetiques-sous-surveillance
ANSM : https://ansm.sante.fr/documents/reference/reglementation-des-produits-cosmetiques
Réglement cosmétique européen : https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:342:0059:0209:fr:PDF
Les bonnes pratiques de fabrication : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjPrKWC9OuCAxVyVqQEHXfTCmoQFnoECBoQAQ&url=https%3A%2F%2Fpole-cosmetique.fr%2Ffr%2Ffaq%2Fbonnes-pratiques-de-fabrication-produit-bpf%2F&usg=AOvVaw32HLroPW8m4i_t6wFywhd3&opi=89978449